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Entre Arte et les traducteurs professionnels, la guerre est lancée

Fin septembre, Arte a lancé un projet collaboratif assez étonnant : un crowdsourcing de sous-titrage collaboratif. L’idée était de donner aux internautes la possibilité de fournir leur propre traduction (or français, anglais, espagnol et allemand) de certains programmes. Mais le principe passe mal…

En lançant son projet, Arte entendait mettre en avant la diversité linguistique en Europe. Mauvais timing, cette annonce arrive la veille de la Journée Mondiale de la Traduction. Les traducteurs professionnels s’insurgent ; non seulement la qualité du travail sera forcément médiocre mais en plus, ce sous-titrage collaboratif enfonce encore un peu plus ce métier qui est déjà assez mis à mal ces dernières années.

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En faveur de la culture

Arte se défend. Pour la chaîne, il s’agit d’un réel « fansubbing ». Les traducteurs amateurs apportent leur contribution en offrant leur service de traduction gratuitement. En donnant leur travail, ils renoncent également à tout droits d’auteurs, qui sont d’office transférés à Arte. Pour bien comprendre, il s’agit du même principe que pour Wikipédia par exemple. Il ne s’agirait que de quelques programmes assez restreints visant à favoriser la diffusion large de ces contenus sur YouTube (où les internautes seraient d’ailleurs prévenus que la version visionnée est produite dans le cadre du fansubbing) et qui donc, ne pourraient porter préjudice à la profession de traducteur.

Contre le professionnalisme

Cependant, la Commission européenne a apporté un financement d’un million d’euros à ce projet. Alors, on peut se demander comment l’Europe justifie cette attitude ? D’un côté, elle prétend défendre le métier de la traduction et de l’autre attribue de l’argent pour des programmes de traduction automatique ou de traduction collaboratives. L’Association des traducteurs/adaptateurs de l’audiovisuel dénonce cette politique :

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« S’il était besoin de prouver l’absurdité totale de cette initiative, poussons l’argument jusqu’au bout : le principal obstacle à la diffusion des programmes serait le coût du sous-titrage. Or, s’il y a nécessité de traduire, c’est justement du fait de la diversité linguistique et donc, de la richesse culturelle de l’Europe. Autrement dit, le principal obstacle à la culture… c’est la culture. »

L’ATTA pousse encore plus loin la réflexion en donnant divers arguments assez convaincants sur la nécessité d’avoir recours à de vrais traducteurs professionnels. Si vous souhaitez en savoir plus, consulter l’article Le sous-titrage collaboratif chez Arte, ou la chasse européenne au droit d’auteur.